6ème rencontre du mobilier urbain

Le mobilier urbain: un vecteur de lien social ?

Le mobilier urbain est un produit tout comme l’espace public est un espace produit. Le lien social dépend de la qualité de l’espace produit. Cet espace est régi par des règles, des interdits, des usages permettant le vivre ensemble. Ce vivre ensemble s’établit plus ou moins bien selon les lieux, les usages et les codes.

Le mobilier urbain est lui-même régi par des codes, des normes de construction, de mise en oeuvre, d’entretien,…  Il est avant tout contraint, obligatoire dans certains cas (signalisation routière), encombrant dans d’autres cas (publicités), parfois utiles (corbeilles, bancs), parfois moins utiles. Quoiqu’il en soit le mobilier urbain est toujours vecteur de lien, mais est-il vraiment vecteur de lien social ?

La table ronde de cette 6ème rencontre a permis de lancer des pistes de réflexions à ce sujet, sans avoir l’ambition d’apporter des réponses mais d’enrichir les points de vus et les positions des « professionnels » de l’espace public : paysagistes, designers, fabriquant de mobiliers, élus communaux, architectes, urbanistes, sociologues…

 

Les questions abordées lors de cette rencontre étaient les suivantes :

  • Quels sont les critères de choix et d’enchevêtrement de ces choix ? Sécurité, confort, esthétique, rencontre,…
  • Les salons d’extérieur urbain, une fermeture sur soi ?
  • Le détournement d’usage du mobilier urbain est-il à favoriser ?
  • Quelle est la place des usagers dans les processus de conception, de choix et d’emplacement du mobilier urbain.
  • Quel mobilier pour demain ? Individualiste, intergénérationnel, interactif, virtuel,… ?

 

Les réponses apportées ont été parfois complémentaires, parfois contradictoires selon les points de vus. Le mobilier urbain peut être vecteur de lien social quand les échelles, les usages, et les usagers ont été pris en compte. Cependant le lien social ne doit pas exclure le « non-lien », encore moins la notion d’intimité. Dans de nombreux cas, la favorisation du lien social sur l’espace public a souvent tendance à exclure d’autres groupes sociaux plus marginaux. Finalement nous sommes amenés à nous demander si le mobilier urbain n’est pas moteur d’exclusion en même temps qu’il favorise le lien social ?

En conclusion, la question du lien social sur l’espace public est une question complexe,  qui fait intervenir des choix techniques, esthétiques et politiques, ainsi que des acteurs aux attentes aussi diverses que la diversité de leurs  champs d’interventions. Une approche globale, transversale et pluridisciplinaire est donc indispensable pour penser un mobilier urbain qui puisse être vecteur de lien entre tous.